Nuit au Lac du Pin Rouge
***Remarque : Cette sortie exploratoire a été réalisée dans le cadre d'un partenariat entre Panorama Cycles et la MRC de la Matawinie, dans le but de développer un sentier multi-usage. Un circuit de bikepacking serait envisagé dans ce projet. Ce sentier est donc encore à tester!
Photos et texte par Alexandre Provost et Karine Corbeil
Quoi de mieux que de prendre le temps d'un week-end pour profiter du grand air ? Nous vivons tous à 100 km/h, et prendre du temps pour soi peut parfois être difficile.
Nous avons quitté Montréal dans cet état d'esprit, un peu tard un samedi. Cette fois-ci, mettre de côté de nombreuses tâches semblait plus difficile. Mais on avait envie d'aller jouer dehors et on savait que ça ne pourrait que nous faire du bien. Alors c'est parti!
Samedi vers 12h00, nous arrivons enfin à la réception du secteur Forêt Ouareau – Massif et discutons du projet avec Chantal. Elle semble sceptique lorsqu'on lui présente le plan : se diriger vers le lac du Pin Rouge via l'entrée du secteur Grande-Jetée, en passant par les pistes de ski de fond et les chemins forestiers. "Je ne sais pas si c'est praticable dans ce coin-là... et il y a une grosse colline là-bas..." répète-t-elle à plusieurs reprises. En y repensant, on savait dès le départ que des "itinéraires incertains" s'étaient glissés dans le projet, mais bon... cela semblait plutôt séduisant !
Le plan nous semblait assez simple : rejoindre le camping Lac du Pin Rouge avant la tombée de la nuit avec nos Chic-Chocs, tout en profitant de ce chaud week-end de juillet en forêt, à seulement 1 heure de la ville.
Quittant enfin la réception avec tout le matériel nécessaire, nous nous lançons dans notre aventure. On se retrouve rapidement avec carte et boussole en main, car plusieurs routes et sentiers ne figurent pas sur notre carte. On essaie de suivre nos indications, mais c'est un peu freestyle ! Nous rejoignons Castor Creek pour emprunter le sentier en direction du sud. A pied, pas de problème. Cependant, avec les fatbikes, c’est une autre histoire. Nous essayons plusieurs directions, surmontons quelques embouteillages, traversons des sections de végétation dense... le bike wacking à son meilleur ! Peut-être que Chantal avait raison après tout !
Le temps passe vite et nous devons sauter une autre section « incertaine » en cours de route pour atteindre notre destination avant la nuit. Nous empruntons des chemins plus « certains » et traversons des endroits magnifiques. Il y a de bonnes montées (et descentes !) en cours de route !
La dernière montée de la journée nous amène au camping de la presqu'île du lac Pin Rouge vers 20h45, mission du jour 1 accomplie ! La baignade et la bière sont bonnes, et le feu de camp est réconfortant !
Jour 2, nous explorons le sentier au nord du lac Pin Rouge et retournons vers le sud en direction du secteur Grande-Jetée. Il y a un superbe sentier qui longe une crête. Notre itinéraire initial à cet endroit étant clairement « incertain », nous avons emprunté ce chemin, et il s'est avéré être notre préféré ! Du sommet, on pourrait même apercevoir les gratte-ciel de Montréal et du Mont-Royal !
Le retour a bien sûr été plein de surprises avec quelques improvisations... "c'est là qu'il faut aller... ah, ici... ? Tu es sûr...? ouais, c'est ici." Sur notre chemin, nous avons emprunté l'incontournable sentier de la rive est de la rivière Ouareau. Le sentier étant technique par endroits (actuellement piéton), nous avons dû parcourir certaines sections. Côté vélo, les graisses s'en sont très bien tirées puisque les gros pneus absorbent une grande partie des obstacles. De plus, les Chic-Chocs roulaient très bien sur des sentiers parfois sablonneux. Ce qui était le plus impressionnant dans ces conditions avec les gras, c'était la montée : douce, pleine de traction, toute en finesse !
Le potentiel du bikepacking est immense dans la forêt Ouareau avec plusieurs chemins forestiers donnant accès à des territoires uniques et éloignés. Certains sentiers franchissent les sommets des montagnes et offrent des points de vue à couper le souffle. C'est un endroit encore très sauvage pour ceux qui aiment se lancer dans l'aventure et même sortir un peu de leur zone de confort.
Pour nous, les chemins incertains nous ont vite fait oublier l'appréhension du départ, pour notre plus grand bien.
