Bikepacking en solo pour son anniversaire
Notre ambassadeur Tyler Weber a décidé de partir en solo pour une nuit afin de célébrer son anniversaire. La meilleure façon de commencer un nouveau tour autour du soleil !
Chaque année autour de mon anniversaire, j'essaie de partir pour une aventure. Souvent, c’est un projet solo car la plupart de mes ami.es ne sont pas vraiment attiré.es par le ‘’type 2 fun’’ comme je le suis! Le voyage de cette année s'inscrivait dans la même tradition, mais cette fois je souhaitais qu'il penche du côté du plaisir plutôt que de la souffrance. Avec mon Panorama Katahdin qui venait d’arriver sur le pas de ma porte seulement quelques semaines auparavant, je pensais que ce serait une opportunité incroyable de partir pour une aventure gravel épique et pour mettre ce nouveau vélo à l'épreuve.
L'itinéraire
Mon plan était de parcourir une boucle de 200 km depuis chez moi jusqu'au fleuve Cutbank. Une simple escapade d'une nuit qui me conduirait au sud-ouest dans les contreforts des Rocheuses canadiennes, dans un endroit à la fois sauvage et éloigné. Ce qui est intéressant dans cette région, c'est que, bien qu'on ait l'impression d'être à des millions de kilomètres de chez soi, on est souvent relativement proche de quelqu’un si quelque chose devait mal tourner.
Grande Prairie en Alberta est une ville industrielle, le cœur d'un réseau de veines et d'artères qui transporte et retourne les industries de la foresterie et du pétrole et du gaz aux profondeurs de la forêt boréale. J'ai toujours considéré cela comme une épée à double tranchant car, dans de nombreux cas, la poussée de l'industrie a littéralement ouvert la voie aux aventuriers en plein air comme moi pour accéder à des endroits autrement éloignés. Mais cela accélère aussi la destruction de ces beaux endroits que j'aspire à explorer. Avec des routes qui s'étendent sur des centaines de kilomètres dans toutes les directions, la région est un véritable paradis pour les bikepackers.
L'Équipement
Comme c’était mi-avril dans le nord de l'Alberta, je savais qu’il ferait froid la nuit. Mais cela signifiait aussi que les ours ne seraient que très peu présents ou bien se déplaçaient lentement, et ce serait donc un souci de moins à avoir en tête. J'aimerais dire que j'ai préparé en conséquence, mais mon plan était de bouger aussi vite et léger que possible pour entretenir un feu toute la nuit afin de me garder au chaud. Pour le voyage, j'avais prévu un sac de couchage léger, un matelas Thermarest Neo-Air, et une tente Lunar Solo. J'utiliserais ma veste et un sac pour faire un oreiller, et j'ai un oreiller gonflable léger pour mes genoux car je vieillis haha ! J'avais prévu des macaronis au fromage, des flocons d’avoine, des cookies au chocolat, et du café pour le petit-déjeuner. Tout cela se rangeait dans un sac de selle Revelate, une paire de sacs de fourche Tailfin, et mon sac de cadre double-decker Thief.
Le Panorama Katahdin
Avec le voyage planifié et les préparatifs terminés, il était temps de charger le vélo et de prendre la route. Mon vélo de choix pour un voyage comme celui-ci est toujours basé sur le terrain. Étant donné que cette sortie était un pur parcours gravel avec beaucoup de goudron mal entretenu, le choix évident était mon nouveau Panorama Katahdin. Ce vélo a tenu bon tout au long du parcours et même chargé, j'ai maintenu une vitesse moyenne de plus de 20 km/h face à un vent de face redoutable, c'est rapide ! Cela ne m'a pas surpris car le vélo est équipé d'un groupe Shimano GRX 12 vitesses et de pneus Maxxis Rambler 45, le tout monté sur un cadre en carbone léger mais robuste. C'était un vrai plaisir de sortir et de tester l'équipement et ses capacités sur un long trajet gravel !
De Chez Moi au Cutbank
Le premier jour fut rempli de plaisir. En partant, je commençais sur une route de gravel que je connaissais bien, jusqu'à ce que je traverse la rivière Wapiti et que je me dirige vers un territoire inconnu. Je prévoyais de rouler sur la moitié est de la boucle le jour 1 sur la route de la Tour Bald Mountain. J'essaie toujours de faire une boucle pour garder les choses simples. Je ne suis pas un grand fan des allers-retours, j’aime voir de nouveaux paysages et trouver des routes que je n’ai pas encore empruntées. À mi-chemin, j'ai trouvé un joli petit ruisseau et me suis arrêté pour déjeuner. Là, j'ai trouvé une croix avec les mots : « Ici il a été mis en terre, dans son endroit préféré sur terre ». J'étais un peu dérouté et perplexe. C'était un endroit magnifique mais je ne dirais pas que ce serait mon premier choix. Je suis passé à autre chose, terminé mes nouilles, et suis reparti sur la route. J'ai bientôt rencontré un conducteur de niveleuse qui m'a demandé si j'allais bien. C'est une question courante lorsque je suis en solo au milieu de nulle part. Je pense que les gens pensent que je suis un peu dérangé la plupart du temps, je trouve cela amusant.
Le Camping
Après avoir ramé en montée pendant une grande partie du trajet, je suis arrivé à ma destination le long de la rivière Cutbank où j'ai installé mon camp pour la nuit. J'ai ramassé une grande quantité de bois de chauffage et monté ma tente près du feu. Je savais qu'il ferait froid la nuit et effectivement, il a fait très froid. J’ai entretenu le feu avant de sombrer dans le sommeil et je me réveillais en frissonnant chaque fois que le feu était sur le point de s'éteindre. Je ravivais le feu et retournait dans mon sac de couchage, abandonnant finalement la tente pour rester près de la chaleur du feu. Vers 3 heures du matin, je me suis réveillé encore une fois, pour raviver le feu et me réchauffer. En ramassant des branches mortes pour le feu, j'ai soudainement remarqué que les aurores boréales dansaient tout autour de moi. J'ai pris l'appareil photo et me suis mis au travail pour capturer le moment. C'était un affichage magnifique et j'ai pris le temps de prendre des photos du ciel nocturne, quelque chose que je ne fais pas souvent ces derniers temps. En tant que père de jeunes enfants, je savoure mon sommeil quand j’arrive à dormir!, donc cela faisait un moment.
Avec l'aurore qui s’estompe et mes doigts qui deviennent engourdis, j'ai de nouveau porté mon attention sur le feu. Je lui ai donné un dernier gros coup et suis retourné dans la chaleur de mon bivouac où je suis resté jusqu'au lever du soleil. Avec peu de sommeil mais un bonheur total, je me suis réveillé lentement, préparé mon café du matin, puis j'ai commencé à ranger mes affaires. J'étais impatient de reprendre la route, de découvrir de nouveaux paysages et de retrouver ma famille.
Du Cutbank à Chez Moi
J'étais excité de rentrer chez moi car je savais que le voyage serait principalement en descente et que le vent serait dans mon dos, car le vent ici souffle généralement d'ouest en est. Je fus bientôt déçu lorsqu'un fort vent de l'est se leva tôt le matin et ne cessa de se renforcer au fur et à mesure que je roulais. Avec des rafales dépassant les 60 km/h, mon moral s'est rapidement effondré. Alors que je luttais en descente, oui, en descente, presque en m'arrêtant lorsque je descendais, je me sentais complètement écrasé ! Je me suis arrêté pour un bref déjeuner sachant que je devais continuer, car mes filles avaient préparé un dîner d'anniversaire pour moi ! Alors avec le vent hurlant face à moi, j'ai continué et je suis rentré chez moi deux heures plus tard que prévu.
J'ai passé un excellent moment lors de cette petite aventure! On ne peut pas gagner contre le vent, donc je ne juge jamais le plaisir en fonction des conditions. Dans la planification du voyage, j'avais espéré un mélange sain de plaisir et de douleur donc je suppose qu'en fin de compte, le vent m'a aidé à cet égard haha ! Dans l'ensemble, j'ai eu une nuit paisible sous l'aurore flamboyante pour mon quarante et unième anniversaire et j'ai vraiment hâte au prochain.
Pour suivre les aventures de Tyler : @tylerweberphoto sur Instagram
Photos et texte : Tyler Weber